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Chaque budget a son histoire.

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La pauvreté peut toucher tout le monde. Peter, Francesca et Nadim expliquent pourquoi ils sont dans le rouge et ce qui se cache derrière ces «chiffres rouges». Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, le Pour-cent culturel Migros donne de la visibilité à ces histoires et vous invite à questionner votre attitude face à la pauvreté.

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«La pauvreté concerne tout le monde. Le Pour-cent culturel Migros soutient des associations et organisations qui repensent la manière d’appréhender la pauvreté. En Suisse, personne ne doit être exclu-e de la vie sociale.»

Jessica Schnelle, responsable Société, Direction Société & Culture, Fédération des coopératives Migros

Peter: «En perdant mon emploi, j’ai aussi perdu mes liens sociaux.»

Le budget de Peter se base sur des chiffres réels issus du travail de Caritas. Peter est représentatif des 1,4 million de personnes touchées ou menacées par la pauvreté en Suisse.

Un bon poste, beaucoup d’amis, un agenda bien rempli: Peter n’aurait jamais imaginé connaître la pauvreté un jour. Aujourd’hui, cet architecte diplômé de 55 ans se bat pour réintégrer la vie professionnelle. L’isolement social lui pèse encore plus que le manque d’argent.

Un appartement chic, des week-ends entre amis à la montagne, des sorties au restaurant ou au stade pour voir un match de foot... Peter considérait que ces privilèges faisaient tout simplement partie de la vie. L’idée de ne plus pouvoir se les offrir un jour ne l’a jamais effleuré. Pourquoi y aurait-il songé? Peter travaillait dans un bureau d’architectes, était reconnu professionnellement et pouvait se faire plaisir de temps à autre.

Mais la chance a brutalement tourné, sans signe avant-coureur, de plein fouet. D’abord les dépressions, qui ont entraîné l’incapacité de travail. Puis un décès inattendu dans son entourage proche. Il a perdu son emploi, a glissé vers l’aide sociale et vit aujourd’hui principalement de petits boulots. Il dit: «Je n’aurais jamais imaginé devoir compter chaque centime un jour.»

Exclusion de la vie sociale

C’est la perte de son environnement social qui est le plus dur: «Lorsqu’on ne peut plus se permettre les mêmes loisirs que les autres, très vite plus personne ne vous contacte», se souvient Peter.
Autrefois, les concerts, les bons repas au restaurant et les sorties au café faisaient partie de son quotidien. 

«Aujourd’hui, pour aller prendre un café, je dois d’abord économiser l’argent nécessaire», explique-t-il. Ce célibataire convivial souffre presque davantage du fait de ne pas participer à la vie sociale que du manque d’argent.

Le billet retour 

Même après des années de chômage, Peter désire retravailler, cela ne fait aucun doute pour lui. «J’ai beaucoup d’expérience et je n’ai pas envie d’attendre la retraite en me tournant les pouces pendant dix ans.» 

Il souhaite redevenir un membre actif de la société. Pas seulement pour survivre, il veut qu’on ait besoin de lui. Il espère reprendre pied professionnellement, ce qui lui permettrait de retrouver sa vie d’avant. Ou du moins de s’en rapprocher. 

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Infographie: Des personnes vivant en Suisse ne peuvent pas se le permettre.

La pauvreté mène à l’exclusion.

Lorsqu’on est touché par la pauvreté, l’on doit renoncer à beaucoup de choses et l’on se sent souvent exclu-e de la vie sociale.

  • 18,8% de la population suisse n’a pas assez d’argent pour payer, dans l’intervalle d’un mois, une dépense imprévue de CHF 2500. 
  • En Suisse, 11% de la population n’a pas les moyens de s’offrir une activité de loisirs régulière.
  • 7,3% de la population suisse ne peut même pas se faire plaisir de temps en temps.
  • 4,1% n’a pas l’argent nécessaire pour retrouver la famille ou des amis pour un repas ou un café.
  • 3,8% ne peut pas remplacer les vêtements usés.

Enquête: Qu’en pensez-vous? (1/3)

C’est une opinion exprimée fréquemment à l’égard des personnes touchées ou menacées par la pauvreté.

«Les personnes touchées par la pauvreté sont elles-mêmes responsables de leur situation.»

Francesca: «Travail et enfants - l’un des deux passe forcément au second plan.»

Le budget de Francesca se base sur des chiffres réels issus du travail de Caritas. Francesca est représentative des 1,4 million de personnes touchées ou menacées par la pauvreté en Suisse.

À 29 ans, Francesca, mère célibataire de deux enfants, jongle constamment entre son travail et sa famille. À cette double charge s’ajoutent les soucis financiers, car les revenus ne suffisent simplement pas.

Francesca a toujours travaillé et a eu différents boulots. «Malgré cela, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts», confie-t-elle. Son rêve d’une vie de famille traditionnelle ne s’est jamais réalisé. Au contraire: comme mère célibataire, elle porte seule la responsabilité de son fils de bientôt neuf ans et de sa fille de sept ans. Les enfants n’ont pas de contact avec leur père. Tout cela pèse non seulement sur le portefeuille, mais laisse aussi des traces physiques et émotionnelles: «Je me trouve constamment sous pression, je dors mal. Et quels que soient nos efforts, l’argent ne suffit simplement pas.»

Renoncements et sacrifices

En conséquence, ses deux enfants doivent souvent renoncer à des choses considérées comme normales à leur âge. «Nous économisons où nous pouvons. Mais cela me fait mal, surtout quand je vois les possibilités dont bénéficient d’autres enfants», regrette Francesca. «Ma fille désire par exemple apprendre à jouer du piano. Mon fils aimerait avoir un ordinateur pour son anniversaire. Mais que faire, puisque même un ciné en famille n’est pas envisageable?», se demande-t-elle. Ils vivent donc de mois en mois. «Au quotidien, soit le travail passe au second plan, soit je manque de temps pour les enfants. J’essaie de tout concilier, mais c’est épuisant.»

L’espoir demeure

Malgré les nombreux défis, Francesca ne baisse pas les bras. Elle espère qu’un jour sa famille connaîtra davantage de stabilité - non seulement au quotidien et sur le plan financier, mais aussi sur le plan émotionnel. Elle souhaite que ses enfants aient moins de sacrifices à faire et puissent grandir plus sereinement. «J’espère que, pour moi aussi, le moment viendra où je pourrai à nouveau respirer et reprendre des forces.»

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Infographie: C'est ce à quoi les familles en Suisse renoncent le plus souvent pour des raisons financières.

La pauvreté est héréditaire.

En Suisse, quelque 425 000 enfants et jeunes sont touchés par la pauvreté. Selon le Baromètre suisse des familles 2025, ils doivent renoncer à beaucoup de choses que les enfants de leur âge considèrent comme normales: 

  • vacances
  • repas au restaurant
  • activités de loisirs (p. ex. cours de musique, adhésion à des clubs de sport, après-midis à la piscine ou sorties au cinéma)

La pauvreté est souvent héréditaire: c’est pourquoi les enfants et les jeunes issus de familles touchées par la pauvreté ont un risque plus élevé d’être concernés à leur tour une fois adulte.
 

Enquête: Qu’en pensez-vous? (2/3)

C’est une opinion exprimée fréquemment à l’égard des personnes touchées ou menacées par la pauvreté.

«La pauvreté n’existe pas en Suisse.»

Nadim: «Nous avons fui et sommes directement tombés dans la pauvreté.»

Le budget de Nadim se base sur des chiffres réels issus du travail de Caritas. Nadim est représentatif des 1,4 million de personnes touchées ou menacées par la pauvreté en Suisse.

Il y a dix ans, Nadim et sa femme ont fui la guerre et se sont réfugiés en Suisse. Ici, la famille a trouvé la sécurité. Mais sur le plan économique, un nouveau combat a commencé: contre la pauvreté. En Suisse, de nombreuses personnes issues de la migration partagent ce sort.

L’espoir d’un nouveau départ en Suisse s’est rapidement envolé. Malgré un diplôme universitaire et un emploi à temps plein pour Nadim, la famille vit aujourd’hui avec le minimum vital. À 44 ans, l’ancien étudiant en gestion d’entreprise disposait de perspectives professionnelles réjouissantes dans son pays d’origine. «Malheureusement, mon diplôme n’est pas reconnu en Suisse», regrette Nadim. Plus d’un penseront à prime abord que cette famille relève du cliché: elle a fui son pays et est pauvre. Mais derrière cette façade se cache bien plus. L’aînée de leurs filles a huit ans et la cadette vient de fêter son sixième anniversaire. Elle se trouve en situation de handicap physique et nécessite un soutien intensif. La famille a opté pour le modèle classique: Nadim travaille à temps plein comme auxiliaire, tandis que sa femme reste à la maison avec les enfants.

Lorsque travailler à 100% ne suffit pas

Mais cela ne suffit pas à joindre les deux bouts: «Je travaille à temps plein, mais le peu d’argent que je gagne ne suffit pas à nous faire vivre tous. Et le temps manque pour suivre une formation continue», explique Nadim. «Chaque mois, nous espérons simplement qu’il n’y aura pas de frais imprévus et tenons bon.» Heureusement, toute la famille se serre les coudes.

Une lueur d’espoir pour l’avenir

Quelle sera la suite? «Lorsque les filles seront plus grandes, j’espère que ma femme pourra reprendre le travail», poursuit Nadim. La situation financière de la famille en serait améliorée. En attendant, elle se trouve dans une sorte d’impasse: prisonnière de la pauvreté structurelle, malgré tous ses efforts. 

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Infographie: 336 000 travailleurs et travailleuses en Suisse sont menacé-es de pauvreté malgré leur activité professionnelle. Cela correspond à 8,3 % de la population active.

La pauvreté touche aussi les personnes qui travaillent.

La pauvreté n’est pas un phénomène marginal en Suisse. 336 000 personnes sont menacées par la pauvreté bien qu’elles exercent une activité professionnelle; il s’agit des «working poor». Les personnes les plus à risque sont: 

  • les salarié-es n’exerçant pas une activité professionnelle toute l’année
  • les indépendant-es
  • les personnes avec un contrat de travail à durée déterminée
  • les personnes ayant des horaires de travail irréguliers en raison de leur secteur d’activité
  • les personnes travaillant dans de petites entreprises

Enquête: Qu’en pensez-vous? (3/3)

C’est une opinion exprimée fréquemment à l’égard des personnes touchées ou menacées par la pauvreté.

«Les personnes touchées par la pauvreté ne sont pas éduquées.»

Vers la campagne

«Dans le rouge» est une campagne de sensibilisation du Pour-cent culturel Migros. Elle raconte l’histoire de trois personnes représentatives des 1,4 million de personnes touchées ou menacées par la pauvreté en Suisse. Les budgets présentés se basent sur des chiffres réels issus du travail de Caritas. 

Le Pour-cent culturel Migros remercie Caritas Zurich, qui nous a aidés à élaborer les bases de cette campagne. 

Caritas Zurich est l’une des 16 organisations régionales indépendantes de Caritas en Suisse. Caritas propose de nombreuses offres pour les personnes touchées par la pauvreté: soutien social et juridique, accompagnement des familles ou encore soutien à l’intégration ainsi que des offres de formation.

  • Épiceries Caritas: des denrées alimentaires de première nécessité à des prix avantageux.
  • Consultations sociales: conseils gratuits et confidentiels pour les questions de vie.
  • Parrainage «avec moi»: offre de soutien aux familles par des parrains et marraines bénévoles pour les enfants de 3 à 12 ans.
  • Incluso: soutient les jeunes issus de l’immigration dans leur recherche d’une place d’apprentissage et pendant leur apprentissage.

Les autres organisations Caritas régionales proposent, elles aussi, des offres identiques ou similaires: Caritas régionales | Caritas Suisse

Photo/scène: Sabina Bösch (photos), Freundliche Grüsse AG (vidéos)

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