«Les outils auraient rouillé à la cave»

De plus en plus de gens préfèrent partager plutôt que d’acheter. L’économie du partage a le vent en poupe. Mais comment cela fonctionne-t-il exactement? Pablo Kuhn, utilisateur de Sharely, nous l’explique à l’aide d’un grand classique: la perceuse.
«Je rénove une vieille maison à Münchenstein (BL) pour y emménager avec ma femme et ma fille. Autrefois déjà, je préférais emprunter certaines choses plutôt que de les acheter. Je n’ai par exemple jamais eu ma propre voiture. En cas de besoin, j’en louais une sur une plate-forme d’autopartage ou empruntais celle d’une de mes connaissances. C’est au plus tard depuis la naissance de ma fille que le développement durable a gagné en importance pour moi. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs expériences frustrantes avec des appareils bon marché qui ont rendu l’âme trop rapidement. C’est pourquoi il était clair pour moi que, pour les travaux de transformation, je n’achèterais pas tout à neuf, mais que j’emprunterais des outils de qualité. J’ai par exemple emprunté une ponceuse de sol pour quelques jours afin de poncer l’ancien parquet. Une solution super avantageuse, car si j’avais acheté une machine neuve, cela m’aurait coûté plusieurs centaines de francs. Or, le prix de location était de 34 francs par jour. Après la rénovation, je ne l’aurais plus jamais utilisée et elle aurait rouillé à la cave. De plus, cela motive à être efficace de savoir que l’on doit rendre l’appareil une semaine après. Je suis passé par la plate-forme Sharely, que mon frère m’a fait découvrir. Il travaille là-bas.»

Autrefois déjà, je préférais emprunter certaines choses plutôt que de les acheter.
Pablo Kuhn 37 ans, de Bâle, laborantin
«La location s’est toujours bien passée. Je saisissais un rayon géographique précis dans le filtre de recherche et me limitais aux machines disponibles dans la région de Bâle. Selon leur taille, les loueurs les déposaient dans ma boîte aux lettres ou me les remettaient sur le pas de la porte. Il n’a pas toujours été simple de trouver le bon outil dans les environs. Je pense que la plate-forme peut encore s’améliorer si davantage de personnes y participent. C’est la seule façon d’élargir le choix. Je prévois également de mettre en location mes propres outils dès que j’aurai terminé la rénovation. En plus d’agir en faveur du développement durable, j’espère ainsi récupérer une partie des frais, sans oublier que je contribue à élargir la communauté Sharely.»
La plate-forme: Sharely.ch est la plus grande plate-forme suisse de partage d’objets du quotidien. L’année dernière, l’entreprise a conclu un partenariat avec Migros.
Voici comment ça marche: si vous voulez louer quelque chose et que vous avez trouvé l’article qui convient, vous envoyez une demande de location en indiquant la durée de location souhaitée. Après confirmation par le loueur, vous convenez des détails pour la prise en charge et le retour de l’article. Si vous voulez mettre quelque chose en location, vous téléchargez gratuitement des photos de l’objet, rédigez une courte description et définissez le prix de location par jour. Les articles téléchargés sont automatiquement assurés. Le locataire paie les frais d’assurance lorsqu’il loue l’article.
Les projets de partage du Fonds pionnier Migros:
- Madame Frigo: des réfrigérateurs communautaires afin d’éviter le gaspillage alimentaire.www.madamefrigo.ch
- OFFCUT: un marché de matériaux pour réutiliser les chutes de tissus. www.offcut.ch
- mybuxi: le service de transport à la demande dans les zones rurales. www.mybuxi.ch
- VillageOffice: des espaces de coworking en Suisse pour réduire le trafic des pendulaires. www.villageoffice.ch
- carvelo2go: les vélos-cargos à emprunter. www.carvelo2go.ch
- MakeThings: des espaces de création partagés. www.makethings.ch
Photos: Christian Schnur
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